Les Jeux Méditerranéens d’Oran 2022 constituent un des rares événements sportifs de grande ampleur organisée par l’Algérie depuis l’indépendance avec la Coupe d’Afrique des Nations 1990. Cette dernière constitue la dernière compétition majeure organisée dans notre pays.
Cela nous a pris 32 ans pour revenir au-devant de la scène et commencer à faire du soft-power dans le concert des nations. Quoique l’obtention de l’organisation de ces jeux était en 2017. Il faut aussi mentionner qu’en matière d’organisation, faire une Coupe d’Afrique est bien moins compliquée d’organiser des Jeux Méditerranéens. Cette dernière regroupe vingt-six de disciplines sportives, avec chacune, ses athlètes, arbitres, infrastructures d’entraînements et de compétition, materiel…etc.
Durant ces jours de compétition et de fête, Oran rayonne sur la Méditerranée de par sa spontanéité et sa joie de vivre et surtout son soleil de début de l’été. La question que beaucoup se posent est qu’allons nous capitaliser de ces jeux une fois terminés? Ce qui est déjà visible, ce sont les infrastructures réalisées qu’il faudra entretenir bien sûr. Mais c’est aussi et surtout la plateforme de ticketing en ligne nommée Tadkirati (tadkirati.mjs.gov.dz). Plateforme longtemps demandée par les professionnels et les amoureux du sport dont beaucoup ont déserté les stades à cause des conditions d’accès qu’on peut qualifier d’inhumaines et humiliantes.
Cette solution constitue a elle seule la clé de voûte d’une multitude de problématiques récurrentes qu’on n’arrive toujours pas à endiguer. Le plus connu étant la violence dans les stades. Avec le ticket électronique nominatif, les sièges numérotés et des caméras dans les stades on peut savoir exactement qui a fait quoi pendant les actes de hooliganisme.
Second point non moins important, c’est l’ouverture de l’accès à toutes les franges de la société, notamment les femmes, les familles et les personnes âgées qui souvent ont des difficultés pour rentrer supporter leurs équipes préférées.
En optant pour cette solution, la police nationale ne sera plus dans l’obligation de déployer des dispositifs sécuritaires trop importants après un certain temps. C’est ce qui pourrait faire economiser de l’argent du contribuable. Le détenteur du ticket n’aura plus à venir à 10h du matin pour un match qui commence à 20h. Il peut venir 30 à 45 minutes avant le match, scanner le QR Code, passer le portique directement et aller rejoindre la place indiquée sur le ticket. Il devrait avoir des agents d’orientation afin que tout le monde respecte la place indiquée sur son ticket.
Les revenus des rentrées des stades ne seront plus en cash mais directement dans des comptes bancaires, ce qui poussera à plus de transparence.
Certains sceptiques pourraient nous dire que c’est trop beau pour que ce soit vrai, que même pendant ces Jeux Méditerranéens, il y à eu beaucoup de détenteurs de tickets qui n’ont pas pu accéder aux différents lieux de la compétition. Il est à noter que la conduite du changement est tout un art et que même si les insuffisances constatées pour les accès aux stades sont là, mais les organismes ayant cette responsabilité ont fonctionné différemment pendant plus de trois décennies. C’est ce qui fait que les vieux réflexes sont forcément là et auront besoin d’un peu plus de temps et d’organisation pour arriver au résultat optimal.
Ce qui est sur, c’est que cette plateforme même si elle doit être accompagnée par une organisation plus rigoureuse, constitue le plus grand héritage immatériel de ces Jeux Méditerranéens d’Oran 2022. À nous de capitaliser dessus.
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